Les entretiens d’embauche sont comparables à un « speed dating ». L’objectif est identique : face à face, chacun évalue l’autre, et tente de deviner si une relation est possible. Mais une difficulté supplémentaire s’y ajoute : lors d’un entretien d’embauche, l’un des deux protagonistes a quasiment toutes les cartes en main. Une situation pas toujours évidente !
Après avoir vécu un nombre incalculable d’entretiens d’embauche en tant que candidate ou recruteur, Alexa Schirtzinger, directrice Content Marketing chez Salesforce, a identifié pour vous certains points pouvant différencier les « bons » candidats des « mauvais ».
Bien sûr, aucun de ces conseils ne vous garantira de décrocher à coup sûr l’emploi de vos rêves. Mais tous vous aideront à mieux vous « vendre » et, avec un peu de chance, à rendre ces entretiens un peu moins pénibles.
1. Postulez pour un poste précis, pas pour n’importe quel emploi dans l’entreprise
À dire : « Je suis intéressé(e) par ce poste pour trois raisons principales. » À ne pas dire : « J’ai entendu dire qu’il est très plaisant de travailler au sein de votre société ! »
Dire qu’il est agréable de travailler dans une société a peu de chance de convaincre un recruteur. Une telle affirmation serait même contre-productive. Pourquoi ? Tout d’abord, vous postulez pour un poste précis, et non pour n’importe quel emploi au sein de la société. Au mieux, le fait d’affirmer qu’il est agréable de travailler au sein de la société peut vous faire passer pour un paresseux (vous avez recherché des informations sur l’entreprise sur Google ? Et alors !). Au pire, cette phrase laisse penser au recruteur qu’à peine le poste décroché, vous vous mettrez en quête d’une autre fonction dans l’entreprise.
D’ailleurs, n’essayez jamais, lors d’un entretien, de vous « vendre » pour un poste différent de celui pour lequel vous avez postulé. Ainsi, si l’emploi que vous convoitez n’est pas un poste de manager, mais que vous souhaitez vraiment diriger une équipe, vous pouvez en discuter ouvertement avec le recruteur. Mais restez réaliste concernant le délai qui s’écoulera avant votre future promotion, et n’essayez pas de transformer l’offre d’emploi pour qu’elle réponde à vos objectifs. La société cherche à pourvoir le poste dont elle a besoin, et pas le poste dont vous rêvez !
2. Ne faites pas simplement l’affaire : apportez une vraie valeur ajoutée
À dire : « J’ai hâte de faire partie de l’équipe qui s’occupe de A et de B, et je pense que mon expérience en X, Y et Z nous permettra d’améliorer ses résultats. » À ne pas dire : « Je possède une solide expérience en X, Y et Z, et je pense que je conviendrai parfaitement pour ce poste. »
Je débute chaque entretien par la même phrase : « Dites-moi en quoi ce poste vous intéresse ». Et souvent, les candidats reprennent le contenu de leur CV en détaillant leurs différentes fonctions et compétences. Ils ne répondent donc pas à la question « pourquoi postulez-vous ? » ! Bien évidemment, il est important de souligner vos compétences. Mais n’oubliez pas que si vous avez été convoqué à un entretien, c’est que votre CV a déjà été examiné à plusieurs reprises.
Il faut donc maintenant apporter une valeur ajoutée à ce CV. En quoi vos compétences sont-elles applicables au poste en question ? Quelles compétences développez-vous actuellement, et lesquelles souhaitez-vous approfondir ? Comment allez-vous faire pour rendre votre équipe encore plus efficace – et pas seulement grâce à vos compétences et votre expérience, mais également avec votre personnalité et votre approche du travail ?
N’oubliez pas que ce n’est pas vous qui décidez de votre adéquation au poste : c’est le recruteur !
3. Soyez prêts : renseignez-vous sur la société, le poste et le recruteur
À dire : « J’ai remarqué que vous aviez une expérience en X. En quoi cela influence-t-il les objectifs fixés à l’équipe ? » À ne pas dire : « Comment est le climat de travail au sein de la société Z ? »
Comme je le soulignais au premier point, rechercher sur Google des informations sur la société, et découvrir qu’il est « intéressant d’y travailler » ne constitue pas une réelle préparation. Recherchez plus d’informations, et pas uniquement sur la société. Renseignez-vous sur l’emploi auquel vous postulez, sur l’équipe à laquelle vous devrez vous intégrer, et sur le recruteur lui-même. Cette préparation n’est pas forcément lourde (comptez environ quatre heures de recherche). Il est d’ailleurs inutile de chercher à tout savoir sur l’entreprise : vous pourrez profiter de l’entretien pour poser des questions. Mais plus vous en connaitrez sur le poste, plus vous serez en mesure de montrer, par vos réponses, que vous êtes le candidat idéal.
Corollaire : identifiez bien le nom du recruteur ! Vous devez être en mesure de l’orthographier correctement sur votre lettre de motivation, puis de le prononcer correctement (et de vous en rappeler) au cours de l’entretien !
4. Préparez des questions spécifiques et pertinentes
À dire : « Quel objectif fixez-vous pour ce poste au terme d’un semestre ? » À ne pas dire : « Qu’attendez-vous du candidat ? »
Au cours de chaque entretien, j’intervertis les rôles : je demande au postulant de me poser des questions. Cette méthode est toujours très révélatrice, car elle montre à quel point le candidat s’est investi pour obtenir le poste en question. Et de simples nuances dans la formulation des questions peuvent avoir une incidence majeure.
Prenons l’exemple ci-dessus : la première proposition indique que vous pensez au poste sur le long terme, et que vous visez la réussite. Vous n’avez pas pu trouver de réponse à cette question ni en ligne, ni dans la description du poste. Pour la seconde proposition, la réponse peut être facilement trouvée dans la description du poste qui vous a amené à postuler. Sauf cas exceptionnel, vous devriez avoir trouvé cette réponse avant même de postuler ! Et obliger le recruteur à répéter la description du poste, qui figure dans l’annonce, n’est pas un bon point pour vous.
5. Soyez force de proposition
À dire : « Je pense qu’il pourrait être très intéressant de dynamiser votre marketing au moyen d’une campagne estivale sur Instagram. » À ne pas dire : « Le blog de votre société me paraît démodé. »
Considérez-vous comme un mini « focus group », face au recruteur. Vous apportez un regard nouveau, cela vous permet de soumettre des propositions intéressantes. En agissant ainsi, vous remportez deux points précieux. D’abord, vous démontrez que votre œil critique s’accompagne d’une capacité à émettre des propositions constructives. Ensuite, vous vous présentez comme une solution au problème : c’est vous qui aiderez le recruteur à corriger ce qu’il a certainement identifié comme un point faible. Cela fait de vous un candidat beaucoup plus attractif !
Soyez attentif à ne pas vous cantonner à des critiques : préparez toujours des solutions. Critiquer sans proposer d’amélioration ne joue pas en votre faveur.
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6. Cernez l’approche de l’entreprise
À dire : « Quels sont les trois principaux objectifs de l’équipe cette année et comment allez-vous évaluer sa réussite ? » À ne pas dire : « Quelle est votre approche ? »
N’oubliez pas que les entretiens sont un échange. Naturellement, vous serez évalué, mais il vous appartient également d’évaluer le recruteur, l’équipe et la société pour déterminer si le poste vous conviendra.
Il est en particulier essentiel de demander au recruteur sa vision de l’équipe et de la société dans son ensemble. L’équipe est-elle dynamique ? S’est-elle fixée des objectifs clairs ? Se développe-t-elle ? Comment le rôle et la vision de l’équipe s’intègrent-ils aux opérations et objectifs de la société tout entière ? En matière de gestion, le recruteur est-il plus tourné vers la vision de long terme ou l’exécution opérationnelle ?
Avec de telles questions, vous pourrez mieux cerner le caractère du dirigeant et sa façon de travailler, et prouver au recruteur que vous envisagez déjà le poste de façon réfléchie et exhaustive.
7. Soyez poli, ne mentez pas… etc.
Enfin, il existe une façon très simple de vous auto-évaluer. Posez-vous par exemple cette question : si vos parents – ou un professeur qui a compté pour vous, ou toute personne que vous admirez et en qui vous avez confiance – pouvaient voir tous les aspects de votre recherche d’emploi, seraient-ils fiers de vous ? Si la réponse est non, vous devez revoir votre approche : elle n’est pas en adéquation avec vos valeurs et votre caractère, et vous met probablement en porte-à-faux.
Ne « gonflez » pas votre CV. Ne coupez pas la parole au recruteur. Soyez ponctuel. Remerciez votre interlocuteur à la fin de l’entretien…
Il ne nous reste plus qu’à vous souhaiter bonne chance !