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Jean-Michel Mougeolle, l’homme à l’origine du French Touch Dreamin’

Portrait de Jean-Michel Mougeolle

Jean-Michel Mougeolle, fondateur de SharinPix, aime à se définir comme un assembleur malin de technologies. Développeur à ses débuts, puis directeur des systèmes d’information, il découvre Salesforce en 2009 et devient vite un visage incontournable de sa communauté en France. Co-fondateur de l’événement French Touch Dreamin’ et heureux détenteur du titre de Salesforce MVP Hall of Fame, il défend l’entraide et le partage d’expérience comme moteurs d’innovation.

Jean-Michel, présentez-nous votre parcours en quelques mots.

Je suis le fondateur et CEO de SharinPix, une application disponible sur le magasin d’applications de Salesforce – AppExchange – qui permet de gérer des visuels dans les outils Salesforce. J’ai commencé ma carrière comme développeur dans des start-up telles que Business Object, première start-up française cotée au Nasdaq, où je pilotais des projets R&D, avant d’occuper le poste de directeur des systèmes d’information (DSI) chez Meilleurtaux.com, puis chez Mikit, un constructeur de maison individuelle.

Mon expérience des deux côtés de la barrière – à la fois en tant que développeur de produits et acheteur de produits – me donne une bonne vision des besoins des entreprises. J’aime me définir comme un assembleur malin de technologies existantes.

Que fait SharinPix plus précisément ?

SharinPix permet de visualiser, partager et traiter des documents visuels dans Salesforce (photos, vidéos, plans, etc.). L’idée est née chez Mikit, où il fallait intégrer des images de chantiers dans les outils internes. J’ai crée l’entreprise en 2016 et nous comptons aujourd’hui plus de 500 clients, principalement en Amérique du Nord. L’application est utilisée par des équipes terrain pour partager des informations visuelles avec leur back-office, dans des secteurs comme la construction, l’industrie, le retail ou encore le design.

Quand avez-vous entendu parlé de Salesforce pour la première fois ?

En 2009, quand j’étais DSI de meilleurtaux.com. Je cherchais une solution pour regrouper plusieurs petits CRM tout en connectant les données collectées par le call-center et le site web de l’entreprise. J’ai rapidement réalisé que Salesforce offrait bien plus que cela, et j’ai voulu en savoir plus. Cela m’a conduit à San Francisco, où j’ai assisté à Dreamforce, le plus grand événement annuel de Salesforce. En 2010, j’ai rejoint le seul groupe d’utilisateurs de Salesforce qui existait alors en France et me suis investi activement, jusqu’à en devenir le leader. Aujourd’hui, je continue à animer le “admin users group” de Paris, un groupe dédié aux profils administrateurs de la plateforme.

Vous avez vu grandir et se développer les groupes d’utilisateurs Salesforce en France, pouvez-vous nous raconter comment ces groupes d’utilisateurs se sont développés ?

Bien sûr ! Aujourd’hui, les groupes d’utilisateurs de Salesforce se rassemblent pour échanger des bonnes pratiques et des idées dans plusieurs grandes villes de France. À l’origine, ces “users groups” nous rassemblaient tous, sans distinction de métiers et ils étaient peu nombreux. Petit à petit, des groupes se sont formés dans chaque grande ville, et les groupes se sont spécialisés entre les administrateurs, les développeurs, puis les architectes un peu plus tard, lorsque ce métier a émergé. De cette façon, les échanges se concentrent sur les besoins de chacun.

Vous êtes aussi à l’origine de l’événement French Touch Dreamin’ : de quoi s’agit-il ?

Les Dreamin’ sont des événements organisés par la communauté Salesforce, pour la communauté, axés sur le partage d’expériences. Le tout premier Dreamin’ a vu le jour à Chicago grâce à Eric Dreshfield, un leader de users group locaux qui, frustré de ne pas pouvoir assister à Dreamforce, a décidé d’inviter quelques intervenants à Chicago. L’événement a rapidement pris de l’ampleur, devenant le Midwest Dreamin’, qui réunit aujourd’hui plus de 1 000 participants. Pour l’anecdote, le nom “Dreamin’” fait référence à “California Dreamin’” : l’idée est de recréer, à l’échelle locale, l’esprit du Dreamforce californien.

Le concept a ensuite essaimé aux États-Unis puis en Europe, notamment à Londres. Poussés par cette dynamique, nous avons accepté, avec d’autres leaders de groupes français, de lancer le French Touch Dreamin’ à Paris. L’événement a grandi d’année en année, et la prochaine édition se tiendra le 3 décembre 2024.

Racontez-nous : pourquoi avoir créé ce Dreamin’ parisien ?

L’idée principale reste d’amener localement toute la richesse d’un événement comme Dreamforce à ceux qui n’ont pas la possibilité de s’y rendre. L’objectif est de partager autour des problématiques rencontrées face à de nouvelles technologies, de nouveaux clouds, de nouvelles façon de travailler avec Salesforce. La journée rassemble aujourd’hui environ 500 participants (à part égale entre des développeurs, des décideurs et des consultants) et se partage entre keynotes et sessions de networking. 

On l’a appelé “French touch dreamin’” pour la “touche française”. Notre approche intéresse les visiteurs étrangers (30 à 40 % des participants) car les Dreamin’ de Paris font la part belle aux interventions de décideurs, là où d’autres Dreamin’ à l’étranger sont plus axés sur le développement. Ces différents points de vue font la richesse des événements Salesforce.

Que retenez-vous de la première édition ? Et des suivantes ? 

L’aventure s’est avérée incroyable et le pari fou, nous avons fait face à plusieurs incertitudes jusqu’au dernier moment, mais nous étions portés par une communauté très engagée. J’en retiens surtout cet état d’esprit de partage d’expérience et d’entraide : aujourd’hui, nous ouvrons à notre tour des portes en aidant à créer d’autres dreamin’ en Belgique ou aux Pays-Bas. Et puis chaque édition est l’occasion de lever des fonds pour des associations qui nous tiennent à cœur.

Quelle solution ou technologie a changé votre vie professionnelle ?

Le cloud. Il a considérablement fluidifié la création de solutions techniques et technologiques en les recentrant sur les besoins métiers. Nous n’aurions jamais pu créer SharingPix, qui fonctionne avec des équipes et des clients à l’international, en full-remote, sans le cloud.

Quel est, selon vous, le meilleur moyen de se former à Salesforce ?

Je recommande la plateforme de formation de Salesforce Trailhead pour une première approche, puis d’écouter les retours d’expériences lors des événements organisés par la communauté, et d’en profiter pour échanger avec les speakers, poser des questions… Enfin, rien ne vaut l’expérimentation sur des projets concrets !

Quels sont les médias, blogs ou newsletters auxquels vous êtes abonné ?

Salesforce Ben, et la chaîne YouTube Automation Champion.

Une application préférée ?

J’aime beaucoup Flipboard, une app de curation d’articles de presse. Je l’utilise tant d’un point de vue personnel que professionnel, l’application me permet de suivre des flux d’articles sur les sujets qui m’intéressent, un peu comme un TikTok de l’écrit.

Y a-t-il une personnalité à suivre impérativement sur les réseaux sociaux ?

Sans hésitation, je recommande de suivre Eric Dreshfield, le fondateur des Dreamin’, c’est une personne extraordinaire, très présente dans la communauté.

Que faites-vous lorsque vous n’êtes pas connecté ?

J’embarque mes jumelles et je pars en forêt, en montagne pour de longues balades. Le téléphone reste au fond du sac pour profiter pleinement de l’instant.

Y a-t-il une chose que vos collègues ignorent de vous ?

Je fais du close-up, principalement des tours de cartes, et de l’impro aussi : j’aime cette petite touche de magie qui apporte le sourire. Il ne faut pas me laisser une scène !