Nicolas Vuillamy a suivi un parcours atypique dans l’univers numérique. Il revient sur son parcours, les transformations qui ont marqué son univers professionnel et l’esprit d’entraide des communautés tech au sein de Salesforce et dans l’univers Open source.
Nicolas, présentez-nous votre parcours en quelques mots…
Je n’aimais pas l’école. J’ai arrêté à 16 ans sans passer le bac. En 2000, à 17 ans, j’ai commencé comme développeur junior, à une époque où savoir programmer suffisait pour être embauché. J’ai passé vingt ans chez DXC Technology, une grande entreprise de services numériques où j’ai notamment travaillé comme éditeur pour un ERP du secteur de l’assurance. Aujourd’hui, je suis Chief Technology Officer (CTO) de Cloudity France.
Vous souvenez-vous de la première fois que vous avez entendu parler de Salesforce ?
Oui, c’était dans le cadre d’une réponse à un appel d’offres, pour aligner mon entreprise sur un concurrent qui proposait un connecteur entre son logiciel de gestion et Salesforce. J’ai démarré sur Trailhead et créé un Proof of Concept (PoC) sous la forme d’une application mobile qui permettait aux utilisateurs finaux de consulter et suivre les remboursements de leur mutuelle santé. A l’époque, le framework de développement Salesforce Lightning démarrait à peine, c’était une autre paire de manches de coder !
Et la dernière fois ?
Je reviens de Dreamforce à San Francisco avec des idées très concrètes et des cas d’usages à présenter à nos clients, notamment une démonstration d’Agentforce ! C’est fou à quel point cela surpasse les chatbots que l’on connaissait jusqu’alors. D’ailleurs, nos équipes chez Cloudity ont passé de nombreuses certifications “AI Associate” et AI Specialist : je vois un vrai potentiel dans les solutions IA qui présentent un intérêt pour les clients finaux, et nous devons être au top.
Quelle est la première chose que vous faites en commençant votre journée de travail ?
Je consulte notre système de monitoring des organisations de nos clients. Nous avons monté ce système avec des notifications Slack et des graphiques via Grafana, un outil de visualisation de données. De cette façon, nous anticipons des problèmes potentiels – par exemple une modification non prévue d’une automatisation, ou plus simplement un espace de stockage qui arrive à saturation – et nous les corrigeons avant qu’ils aient un impact sur le business de nos clients.
Quelles sont les missions dont vous tirez le plus de fierté au quotidien ?
J’ai lancé une initiative open source, SFDX-Hardis, qui est aujourd’hui utilisée dans le monde entier Au sein de Salesforce et dans la tech, il existe une communauté très active, qui partage ses outils, s’entraide, et je suis assez fier d’appartenir à cette belle dynamique d’échange, très enrichissante pour tous.
Chez Cloudity, je trouve aussi très gratifiant de réussir à transformer un besoin client un peu flou en une solution parfaitement adaptée et fonctionnelle. J’aime simplifier la vie de nos clients et leur reconnaissance me nourrit.
Quelles sont les technologies qui ont changé votre univers professionnel ?
Le DevOps, l’approche Agile, et surtout le Cloud ! Auparavant, les solutions numériques se construisaient selon un cycle monolithique, il fallait des mois de préparation, d’ateliers, de recettes, avant la livraison finale, qui était déjà obsolète à peine sortie. Aujourd’hui, le DevOps permet de produire de petites unités de travail, de les tester automatiquement et de les livrer en continu. Le “go-to-market’ s’est considérablement réduit, pour toutes les technologies.
Quelle est la dernière chose que vous avez apprise au travail ?
Dernièrement, je progresse sur les softs skills. Je pense être bien rôdé sur le plan technique. En revanche, il faut maîtriser la communication, le management pour évoluer dans une entreprise. Quand on est un technicien, on peut avoir tendance à rester en retrait, mais c’est contre-productif pour une carrière. Grâce à des mentors, j’ai beaucoup progressé sur mes compétences relationnelles.
Justement, quelle est la meilleure façon de se former, selon vous ? Le mentorat ?
Absolument, ainsi que de travailler sur des projets en open source, pour pouvoir rencontrer des personnes brillantes, aux perspectives et aux idées différentes, et apprendre auprès d’elles.
Une application préférée ?
J’aime beaucoup Slack, surtout pour ses emojis personnalisés et ses intégrations. C’est un outil polyvalent et fun à la fois.
Quelles personnalités de la tech suivez-vous sur les réseaux ?
Robert Sösemann, le créateur de l’analyseur de code source PMD pour Apex, Philippe Ozil , Alba Rivas et Christie Fidura, qui sont Developer Advocate Salesforce, Sébastien Colladon et Pablo Gonzalez, des experts DevOps et Open Source, qui publient des contenus intéressants, ainsi que Vernon Keenan, qui a créé le site Salesforcedevops.net.
Y a-t-il une chose que vos collègues ignorent de vous ?
J’ai gagné un concours de poésie à l’école primaire !